lundi 21 décembre 2009
La mort du Hunk (droit de suite)
mardi 15 décembre 2009
lundi 14 décembre 2009
dimanche 13 décembre 2009
Les toubabs, les sénégaulois, et nous, et nous, et nous...
mardi 8 décembre 2009
lundi 7 décembre 2009
mercredi 18 novembre 2009
http://fraggledestocke.blogspot.com
Allez, au revoir.
lundi 16 novembre 2009
vendredi 13 novembre 2009
jeudi 12 novembre 2009
mercredi 11 novembre 2009
Des enfants s’approchent de la plage et lavent pendant un long moment, dans la mer, les chevaux qu’on leur a confiés.
Un petit groupe de femmes, chaque jour, se pose devant la mer, à l’ombre des petits palmiers et guette le client. Des colliers, des panières, d’autres choses aussi. Il fait si chaud. Pas un toubab à l’horizon. J’en indique un au loin (moi j’ai déjà dit non merci). « Sénégaulois, dit la femme. Ils n’achètent pas. » Un bruit de moteur dans le silence. Ce sont des libanais d’une vingtaine d’années qui chaque dimanche, assis dans une bouée accrochée au bateau, se font traîner par un boy. Le bateau passe si près de la plage qu’il percute le sable tout à coup. Les sénégalais de la plage ne peuvent s’empêcher de se fendre d’un sourire un peu moqueur. C’est vrai que c’est bien fait… : ils étaient si bruyants et leur divertissement était si déplacé… Arrivent deux jeunes gens de Côte d’Ivoire. L’un manipule une marionnette et l’autre chante. Ils égaient un instant le long après-midi d’attente. Pas de client. Peu de touriste encore à cette époque.
samedi 31 octobre 2009
Salut la compagnie. Nous sommes de retour de Saint-Louis, une ville qu’on aime de plus en plus et on se disait que c’est bien dommage qu’on ait postulé à Saly et pas à Saint-Louis parce qu’on aurait préféré faire les vieux colons à Saint-Louis avec Le Clézio, Saint-John Perse et Pablo Neruda plutôt que les gros toubabs avec les putes, les discothèques pourries, les quads et les jet-sky à Saly.
C’est vrai que Saint-Louis est une ville sympathique. Le fleuve était presque au niveau du pont Faidherbe, le fleuve tout marron, charriant toute la boue que les pluies abondantes ont formée le long de ses berges. Un disquaire sympathique. Le Centre culturel français : l’heure du conte à 15h. Un vieux conteur se lance dans un petit projet avec des enfants du quartier. D’abord il conte (deux histoires de Bouky l’hyène à lire ci-après), puis il laisse la parole aux enfants pour qu’eux aussi racontent une histoire. Pour lui il est important que les enfants prennent la parole. Ensuite, il s’agira de créer un spectacle à partir de ces contes collectés (ça rappelle vaguement quelque chose… D’autant que les contes que spontanément les enfants présentent sont les traditionnelles moqueries entre ethnies et les histoires de dessous la ceinture. Pour dans deux semaines, le conteur dont j’ai oublié le nom leur demande de préparer un conte un peu plus « profond ».)
Il y avait là Amélie, une française de 23 ans qui a gagné un concours proposé par le magazine Pèlerin. Elle a gagné une bourse de 3000 € pour mener un reportage de trois mois sur les griots d’Afrique de l’Ouest. Partie de Dakar il y a 2 semaines, elle compte arriver à Niamey au Niger en janvier, après avoir traversé le Mali et le Burkina. Plutôt ambitieux ! Elle a un blog hébergé par Pèlerin qui est très bien : http://griots.blog.pelerin.info
Le lendemain, nous sommes allés dormir au désert de Lompoul. C’est une portion de désert d’à peine dix km², de vrai désert avec des dromadaires mais pas de touaregs, juste quelques tentes mauritaniennes pour héberger les touristes le temps d’une belle nuit de silence très profond avec juste un aboiement très lointain et le chant mélodieux d’un oiseau de nuit de temps en temps.
Le rêve de Bouky
Bouky a fait rêve affreux : elle était dans un monde sans mouton, sans chèvre, sans chameau, sans rien à manger ! Elle portait un fagot de bois sur la tête, puis un autre par-dessus, qui tombait, qu’elle ramassait, qui de nouveau tombait et qu’à nouveau elle ramassait, sans fin. Elle se réveille toute penaude. Que signifie ce cauchemar qu’elle a fait ? On lui indique un vieux chasseur qui a la clé de tous les rêves, qui pourra lui expliquer le sien.
-J’ai fait un rêve horrible. Il n’y avait plus aucun gibier sur la terre où je errais en portant un fagot de bois sur la tête !
-Un fagot de bois ? Tu dis bien un fagot de bois ? Mais c’est très bon signe ça. C’est signe de viande ! Tu vas avoir beaucoup de viande à manger !
Bouky est rassurée. D’autant que ce n’est pas un mais deux fagots de bois qu’elle portait sur sa tête !
-Un deuxième fagot ? Si tu dis vrai, c’est très mauvais ! Le deuxième fagot a un effet inverse au premier ! Tu n’auras pas de viande, tu ne trouveras rien à manger !
-Mais sans cesse il tombait à terre !
-Aï, aï, aï, un fagot qui tombe est de mauvais augure ! Il signifie la mort !
-Mais dès qu’il tombait, je le reprenais !
-Dans ce cas, tu n’auras pas de viande !
-Mais si le fagot tombe ?
-Il signifie la mort !
-Mais je le récupère !
-Tu n’auras pas de viande !
-Il tombe !
-Tu mourras donc !
-Je le reprends !
-Rien à manger !
-Il tombe !
-Tu mourras !
Le conte s’achève en tapant des mains.
Le partage à la Bouky
C’était Bouky l’hyène. C’était une longue période de sécheresse. Il n’y avait rien à manger. Tous les animaux se cachaient pour ne pas croiser Bouky qui les aurait dévorer. Tout à coup, Bouky trouve trois petits poissons séchés sur un épineux. C’est toujours ça, se dit Bouky. Bouky est avec sa femme et son enfant. Et les poissons, il faut les partager ! Comme ils ne sont pas de taille égale, Bouky empile les trois poissons les uns sur les autres et elle grignote tout ce qui dépasse. Maintenant les trois poissons sont bien superposés, bien égaux. Il faut les partager. « Voilà, dit Bouky à sa femme et à son petit, vous deux et un poisson ça fait trois. Quant aux deux poissons qui restent, avec moi cela fait trois aussi. »
Conte d'Halloween
Il y avait une fois un homme dont la famille, si elle était suffisamment illustre pour avoir toute une foule à son enterrement, n’était pas assez fortunée pour se payer un corbillard quand il mourut.
Donc le jour de sa mort, de nombreuses personnes montent à bord des Diamond N’dyaye affrétés pour l’occasion. Sur le toit de l’un d’eux, on a hissé le cercueil ; une trentaine de personne a pris place dans le camion et plusieurs autres aux côtés du cercueil. Toute cette charmante équipe est en route vers le cimetière.
Sur le chemin il se met à pleuvoir. Il pleut très fort. Les personnes qui sont sur le toit réussissent à se faire une place à l’intérieur, sauf une. Celle-ci, alors, ne trouve rien de mieux que de se réfugier avec le mort à l’intérieur de sa dernière demeure…
Un Maure sur le bord de la route :
-Vous pouvez m’emmener ? Il pleut si fort !
-On est complet, plus que complet ! Mais si tu n’as pas peur de te mouiller à mort, monte sur le toit !
Le Maure est sur le toit. Quand la pluie cesse, le Maure est tout trempé.
Soudain, ça bouge sous son séant ; le cercueil se soulève... Et c’est un homme qui demande : « C’est bon ? Il ne pleut plus ? »
Alors le Maure a pris la poudre d’escampette en criant d’épouvante ! « Les wolofs sont des sorciers ! »
On ne l’a plus jamais revu.
Conte subversif
Un jour, un homme et une femme juste mariés s’offrent un baptême de l’air en guise de cadeau de noces. A bord du petit tacot volant, l’homme a envie de chier. Mais il n’y a pas de toilettes. Se femme lui dit de chier par la fenêtre, ce n’est pas grave. Mais ça embête l’homme de faire ça devant sa femme : ça le gêne. Finalement, n’y tenant plus, il s’exécute : il chie par la fenêtre (et dans la salle tous les enfants sont morts de rire).
Sur la Terre, il y avait un paysan (ici le conte en taira l’ethnie) qui battait avec un grand bâton l’arachide de son champ qui avait bien séché. Le peul (bon, d’accord, vous avez deviné, c’est toujours des peuls quand ce ne sont pas des maures ou des belges) reçoit le caca sur la tête. Alors il se lèche les babines et fort à propos il s’exclame : « Allah est grand ! »
lundi 26 octobre 2009
dimanche 25 octobre 2009
samedi 10 octobre 2009
vous trouverez aussi le clip de l'année dernière en faisant des fouilles dans les archives de ce blog "Bakeletcompagnie".
Cordialement,
mercredi 7 octobre 2009
Avaaz.org.
La sanglante répression militaire en Guinée menace la paix en Afrique de l'Ouest. Participez à la mobilisation citoyenne contre cette répression en signant la pétition adressée à l'ONU pour protéger les civils et assurer la transition démocratique:
Lundi dernier, plus de 150 civils ont été tués lorsque les militaires ont ouvert le feu sur une manifestation pacifique en en faveur de la démocratie en Guinée-Conakry, Afrique de l'Ouest. Des femmes ont été violées et des manifestants ont été passés à tabac dans la rue alors qu'ils tentaient de fuir . C'est un message terrifiant envoyé à la population, victime de régimes autoritaires violents et corrompus depuis plus de 50 ans. Tout ce que demande le peuple de Guinée, c'est la possibilité d'élire un gouvernement civil et démocratique pour la première fois. Si la communauté internationale ne réagit pas avec fermeté à cette répression sanglante, celle-ci pourrait entraîner une guerre civile et déstabiliser toute la région. Nous devons agir vite. Des pays comme la France demande depuis quelques jours au Conseil de Sécurité des Nations-Unies de prendre des mesures fortes pour que mettre fin à la violence et aux morts, mais une mobilisation mondiale est nécessaire pour obtenir le soutien d'autres pays tentés de soutenir le régime militaire. Signez la pétition appelant le Conseil de Sécurité des Nations-Unies à condamner fermement la répression et à exiger du régime militaire guinéen qu'il respecte immédiatement les engagements pris pour la tenue d'élections libres, sous peine de sanctions ciblées. Cliquez sur le lien ci-dessous pour signer et faites suivre ce message: http://www.avaaz.org/fr/guinea_stop_the_crackdown Le Chef militaire de la Guinée, le Capitaine Moussa Dadis Camara, qui a pris le pouvoir lors d'un Coup d'Etat l'an dernier, avait promis de ne pas se présenter aux élections démocratiques prévues l'an prochain. Mais après des mois de tension, il est récemment revenu sur sa promesse. Des dizaines de milliers de citoyens ont participé à la manifestation de lundi pour réclamer la démocratie et s'opposer à la candidature du Capitaine Camara. La répression de lundi a été extrêmement violente et brutale. Un témoin contacté par l'association Human Rights Watch raconte: « J'ai vu les Bérets rouges [une unité d'élite au sein de l'armée] s'emparer de femmes qui tentaient de fuir, arracher leurs vêtements et enfoncer leurs mains dans leurs parties intimes. D'autres frappaient les femmes, y compris sur les parties génitales. ...les femmes hurlaient. » Il est primordial que le monde réagisse rapidement face à cette répression, non seulement pour réaffirmer que nous rejetons toute violence faite à des civils demandant la démocratie ou que ce soit dans le monde, mais aussi parce que ce qui se passe en Guinée aura un impact sur des dizaines d'autres démocraties naissantes en Afrique, où de potentiels dictateurs attendent avec intérêt la réponse de la communauté internationale. Il a fallu des années pour établir une paix fragile en Sierra Leone et au Liberia, mais si la Guinée explose, ces démocraties voisines pourraient être menacées. Une stratégie de sortie de crise est nécessaire afin que le régime militaire cède la place au processus démocratique. Mais dans l'immédiat des sanctions comme des interdictions de séjour ciblant la junte au pouvoir, qui aime voyager et faire des achats, pourraient avoir un impact rapide, sans toucher le peuple guinéen. Hier, la junte militaire a interdit les rassemblements publics, qualifiés de subversifs, ce qui montre qu'elle ne compte pas pour l'instant céder aux premières forme de pression exercées par les acteurs régionaux et internationaux. Mais une déclaration ferme du Conseil de Sécurité des Nations-Unies dès cette semaine pourrait jouer un rôle historique pour la Guinée: non seulement en mettant fin à l'effusion de sang mais aussi en jetant les bases requises pour la transition démocratique. Cliquez ici pour signer la pétition demandant au Conseil de Sécurité d'agir avec fermeté: http://www.avaaz.org/fr/guinea_stop_the_crackdown Nous avons deux ou trois jours pour remettre à l'ONU une pétition citoyenne massive afin d'envoyer un message démocratique clair à l'armée guinéenne et aux régimes tentés par la loi du fusil en Afrique. Signez la pétition et faites-la suivre à vos amis et vos proches: http://www.avaaz.org/fr/guinea_stop_the_crackdown Avec espoir, Alice, Luis, Benjamin, Ricken, Graziela, Paula, Pascal, Iain et toute l'équipe d'Avaaz. Plus d'informations: Un bilan de 157 morts suite à la répression sanglante en Guinée, Le Point, 29 septembrehttp://www.lepoint.fr/actualites-monde/2009-09-28/guinee-massacre-d-opposants-et-actes-de-barbarie-a-conakry-au/924/0/381211Témoignages recueillis par Human Rights Watch lors des manifestations: http://www.hrw.org/fr/news/2009/09/29/guin-e-les-forces-de-s-curit-doivent-cesser-les-attaques-violentes-contre-les-manifeLa junte militaire tente d'imposer le silence après le massacre, L'Express, 30 septembre:http://www.lexpress.fr/actualites/1/guinee-la-junte-veut-imposer-le-silence-apres-le-massacre-de-lundi_791162.html
samedi 3 octobre 2009
A vous de jouer. Dino-quizz
vendredi 25 septembre 2009
Copie / coller Article Internet
Sue Hubbell n'est pas écrivain, c'est juste quelqu'un qui aime parler de sa passion, et qui en parle bien. D'ailleurs, elle me fait penser à Helen Hanff, sans doute parce que c'est une femme de tempérament, sympathique, intelligente, et humble... Ex-citizen universitaire mariée et mère de famille, Sue se retrouve seule à la campagne, (Ozarks, Missouri?) à la tête d'une énorme exploitation de ruches. C'est une situation au départ très difficile à laquelle pourtant elle s'est adaptée avec bonheur, et qui lui a permis, en totale adéquation avec la nature, de trouver la sérénité. Elle est devenue la Dame des abeilles.
Il s'agit donc d'un recueil des petits évènements extraordinaires de son quotidien, assortis de questions et de réflexions personnelles. "Ils (les animaux) s'imaginent donc être propriétaires des lieux et leur certitude n'est démentie que par un bout de papier classé dans mes dossiers. (...) Lorsque je me mets à réfléchir à la question vue sous ce jour - à savoir que ceux qui habitent un endroit et s'en servent ont le droit d'en revendiquer la propriété, même illégalement - elle devient d'une extrême complexité."
Quand on ouvre ce livre, on reçoit en pleine face le souffle de la nature, mystérieuse et puissante, dans laquelle l'homme, cet animal à deux pattes, tient une place somme toute ni plus ni moins importante que tous les autres. Vivifiant, tonique et rafraîchissant, c'est simplement beau!
La préface, de J.M.C. Le Clézio, se termine comme ça : "J'ai souvent rêvé d'un livre complet, où il y aurait les oiseaux, les insectes volant dans la lumière du matin, les gouttes accrochées dans les toiles des araignées, le ciel changeant selon les saisons, l'odeur de la pluie et le bruit du vent, les cris des animaux, un livre où on sentirait la chaleur du soleil, le toucher léger des plantes, un livre où il y aurait les secrets visibles et invisibles du monde, et même des choses extraordinaires et rassurantes comme la recette de la tarte aux kakis (...) Un livre où la poésie serait comme une respiration, où le langage ferait sa musique familière. Il me semble que le livre de Sue Hubbell est ce livre-là." Note : 5/5(Lassy)
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C'est un livre magique, une petite merveille, un chef d'oeuvre à la notoriété très discrète et j'aurais pu ne jamais le lire...
A peine le livre refermé je sautais sur mon ordinateur pour voir et connaître tout de Sue Hubbell. Hélas, peu de choses d'elle sur le net, juste une photo prise probablement à l'époque du livre, au volant d'une camionnette, une héroïne plus très jeune mais lumineuse.
Sue Hubbell, partie vivre dans les monts Ozark avec son mari, se retrouve rapidement seule, mais certes pas démunie : quelle force de la nature cette femme, comme elle a sa place au coeur même de cette nature sauvage, indomptée, mystérieuse. Et pourtant chez elle tout est simple et limpide, y compris son écriture qui insidieusement, au détour des premiers mots, malgré sa sobriété, vous paraît la plus belle jamais lue. Je n'arrêtais pas de relever des petites phrases, des paragraphes qu'il m'aurait plû de reproduire ici, pour vous faire apprécier ce qu'elle dit et comment elle le dit, avec une humilité, un humour, une tendresse renversants. Mais je ne le ferai pas, car pourquoi déflorer le charme de cette biographie (qui par moments m'a fait penser à celle de Karen Blixen).
Il y est question de campagne, de paysages, du rôle et de la place au coeur de l'écosystème de toutes les créatures qui le peuplent, de fabrication des tartes, de charpenterie et de toiture, des saisons qui passent et loin de finir sur une glorification exaltée et pompeuse de la Nature, les derniers mots écrits sont aussi anodins et charmants que tout le reste.
J'aimerais avoir la mansuétude et la soif d'apprendre de Sue Hubbel, j'aimerais considérer les insectes et les reptiles avec cet émerveillement qui l'habite, au lieu de les chasser hors de ma maison avec férocité comme je le fais. A cette exception près, sans mérite aucun de ma part, je ne peux que partager le même amour qu'elle pour les oiseaux, les chiens, les chats... et son respect de la vie animale.
Mais il serait ridicule de chercher à établir de comparaison, Sue Hubbel a un courage, une volonté, une philosophie de vie exceptionnels. Sue Hubbell est une grande dame, la Dame aux abeilles.
A noter une très jolie préface de JMG Le Clézio.