samedi 24 janvier 2009


(Un élève a écrit ça en texte libre cette semaine :)
Nuit noire que dieu a fait
Nuit que les moustiques te piquent
Nuit où tout le monde dort
Nuit qui passe quand le soleil se lève
Nuit qui vient avec des fantômes
Nuit où les humains dorment
Nuit où les sorciers se réveillent
Nuit où on voit rien
Nuit sombre où les diables se lèvent
Et tout ça c’est de la poussière qui passe avec le vent

Frédéric D

mercredi 14 janvier 2009

Des photos

Une fois n'est pas coutûme, on se met en photo car l'autre jour c'était la Tamraritte (orthographe à confirmer), le nouvel an musulman qu'on a fêté à l'école histoire de faire comme tout le monde à Mbour et au Sénégal. A cette occasion, les garçons se déguisent en filles et les filles en garçons. Et on mange un bon couscous. C'est ce qu'on a fait à l'école le mercredi midi. Le soir, les enfants déguisés se promènent dans les rues en tapant sur des bouteilles en plastique et en chantant une chanson de circonstance. On danse aussi. Comme mes parents sur la langue de Barbarie qui dansent la chanson des P'tites laines, "A contre-courant, contre le vent", le tube des P'tites Laines. J'aurais bien aimé vous montrer des gosses de l'école déguisés mais on va éviter car comme on dit ici : Vaut mieux éviter. Et oui on ne sait jamais. A pars ça on en a ras le bol de tous ces élèves qui n'y comprennent rien à mes leçons et maintenant on va aller ailleurs pour manger. Et oui, on va pas se laisser aller. Et oui, j'ai mis des photos portraits car il y en a de très belles sur http://courbeseditions.blogspot.com/ Saurez-vous reconnaître qui se cache derrière les hippies du blog sus-cité ?
Arrivedecci (orthographe à confirmer).


































lundi 12 janvier 2009

samedi 10 janvier 2009

lundi 5 janvier 2009

A Saint-Louis

Ville
d'intrigues
île
Saint-Louis
/
les camions sèchent
les poissons fument
Saint-Louis
_des sexagénaires distingués
calèches des prix cassés
/
Ils jouent au foot dans le quartier Guet-N'Dar
Ils jouent au foot dans le quartier N'Dar Tout
/
Ville
Saint-Louis







Africa Melody, à Saint-Louis !

samedi 3 janvier 2009

Sur la route de La Route des Roms... Bonne année aussi.

Off course, pour démarrer, les meilleurs vœux de bonheur et de santé pour cette année nouvelle ! On a fait un réveillon cool le 31 décembre, on a joué au menteur vers 1 heure du matin avec mes parents. Le menteur est un jeu assez simple mais profondément tactique puisqu’il faut mettre la carte pépé sur la case pépé, la carte mémé sur la case mémé, de même avec sœurette, frérot, bébé, maman et papa mais si on ne l’a pas on ment et si on a la carte Tante Carabassosse on est obligé de mentir et les autres peuvent dire « Menteur ». Alors on vérifie et si on a menti on ramasse toutes les cartes du plateau mais si on n’avait pas menti c’est celui qui l’avait dit qui ramasse. Ensuite, on est allés au bar à Nico.

Avant, on avait été à Saint-Louis, à Thiès, à Joal Fadiouth, à N’Dangan et sur l’île de Gorée à Dakar. Donc dans l’ordre : N’Dangan. Comme mon père avait emmené sa canne à pêche à moulinet le pêcheur a cru avoir affaire à une équipe de toubabs profondément branchés pêche et moteur hors-bord si bien qu’il nous a emmenés aux 500 diables pour nous faire pêcher des poissons. Adama et moi on s’est un peu assoupis en y allant mais on n’a pas démérité, surtout moi. Je ne sais plus qui a attrapé le plus de poissons mais en tous cas ça n’a pas été très abondant. Quand on s’est mis à attaquer une nouvelle partie de pêche, la quatrième ou la cinquième, vers 14h où il faisait très chaud (on y était depuis 9h), on a commencé à en avoir un peu marre. Finalement on est allés manger sur l’île de Mar Lodge (des crevettes) et on est rentrés non sans être passé saluer l’ex-pilote de François Mitterrand qu’Adama voulait voir pour s’assurer un contrat fin janvier pour l’emmener à Saint-Louis. En fait cet homme-là a transporté notre défunt président seulement quand de dernier était sur Lorient et ses environs. Mais c’est déjà ça et Adama le dit : « C’est déjà ça ! Oui, c’est déjà ça ! » C’est vrai que maintenant ce pilote à la retraite peut se la couler douce entre sa villa sur une île du Saloum et sa villa dans le Golf du Morbihan. On est rentrés à M’Bour par des petites pistes, une sorte de long et tortueux raccourci qu’Adama connaissait et ce trajet en brousse de nuit était assez impressionnant. Chapeau à Adama ! Incroyable sens de l’orientation ! Mais comme dit Adama : « Je connais moi ! Oui ! Je connais ! »

Joal-Fadiouth. Et son île aux coquillages particulièrement relaxante. Et son superbe cimetière chrétiens-musulmans où ils doivent reposer vraiment en paix c’est sûr. Avec leurs panneaux de bois « moins chers que gratuits », « Les Nouveaux Commerçants, -50% », etc., dans les boutiques d’artisanat. C’est le guide Marcel qui déjà avait promené Les P’tites Laines qui nous a promenés. Il est sympa. Il se souvenait de moi. Mais c’est pas pour ça que je dis qu’il est sympa, c’est parce qu’il est vraiment sympa comme Monsieur.

Saint-Louis. Ville du Nord Sénégal. En exclusivité, un article à paraître, peut-être, dans le Sans-Culotte de janvier ou février.

La terre vue de la terre
A Saint-Louis, Africa Melody a les moyens de vous faire danser !

Saint-Louis, Nord Sénégal. Dans cette ville foisonnante, gorgée d’histoire et de poissons, où le fleuve qui donne son nom au pays rejoint l’océan Atlantique, officie un groupe de musiciens guinéens à l’énergie débordante et communicative. Et si un article perdu au fond d’un petit journal indépendant pouvait susciter la curiosité d’un producteur ou d’un programmateur ? Une bouteille à la mer lancée pour le groupe Africa Mélody par notre correspondant au Sénégal, Mateo London.

Saint-Louis. La vie grouille dans les rues de sable du quartier Guet-N’Dar. Les enfants jouent, se lavent dans des bassines, récitent des passages du Saint-Coran, courent après les calèches qui promènent les touristes, en quête de quelques sous, d’un stylo, d’un bonbon. Ils évitent de justesse les camions frigorifiques chargés de la pêche de la nuit qui s’entrechoquent sans égard pour les nombreux piétons. Une agitation enivrante. Des pirogues en construction ou en réparation, des pirogues qui partent, des pirogues débordantes qui arrivent. A chaque coin de rue les hauts-parleurs grésillent la gloire du Dieu des Musulmans, tandis que les poissons sèchent au milieu des pots d’échappement. Les familles, qui vivent dans des maisons de bois insalubres et brinquebalantes, dans la plus grande promiscuité (près de 200 000 personnes logeraient sur les quelques km² du quartier de N’Dar), gardent une dignité et une force de vie qui nous rendent un peu bêtes avec nos appareils photos et nos caméras numériques.

Sur l’île, les bâtiments de style européen hérités du passé colonial sont souvent décrépis ; certains semblent abandonnés ou en attente de rénovation. A ce rythme, Saint-Louis pourrait bientôt perdre son statut de patrimoine mondial de l’Unesco. Mais son climat doux, l’atmosphère qui y règne et sa vie culturelle qui semble plus intense qu’ailleurs dans le pays (son célèbre festival de jazz par exemple réunit chaque année toutes les Louisiane du monde) en font encore un lieu très attractif et agréable : Saint-Louis garde le charme du cosmopolitisme (mauritaniens, guinéens, occidentaux amateurs de jazz et de poisson, jeunes routards amoureux…).

C’est dans un taudis, dans le quartier Tendigen (partie continentale, en bordure du fleuve), que loge le groupe Africa Melody. Hassan et Yaya Camara, Semi Sila, Youssouf Souna, Mohammed Tamsir Sissé, Ismaël Massé et Sékouba Suma font partie de ces « guinéens aventuriers » qui forment une communauté importante à Saint-Louis et dans tout le Sénégal. Un taudis, c’est-à-dire une courette poussiéreuse donnant sur quelques pièces où s’entassent des matelas rabougris, qui prennent l’eau à la saison des pluies, et de la tôle, une chaise désossée.
Les instruments sont là, au repos après la prestation de la veille. Ce sont des « bolons » (caisse de résonance en calebasse surmontée par une corde), des goungos (trois petites lames de scies à métaux dans une petite calebasse), des balafons, des maracasses… Après le petit déjeuner, ce 28 décembre 2008 ressemblera à hier et à demain : réparation et ajustement des instruments, de maigres achats au marché pour s’assurer le repas du midi, répétition en fin d’après-midi puis spectacle le soir. Avec les fêtes le groupe a un agenda de concerts bien rempli. On les appelle ici « les artistes guinéens », ils sont connus et appréciés. Hassan, le meneur du groupe, le dit : « Ici, à Saint-Louis, c’est bon ! En Guinée, ce n’est pas bon. En Guinée il n’y a pas la paix. »
Il est vrai que le Sénégal est peu en proie à des tensions ethniques, ce qui n’est pas le cas en Guinée. En cette fin d’année 2008, le 22 décembre exactement, le président Guinéen (et Soussou) Lansana Conté décède et c’est l’armée qui s’empare du pouvoir. Peut-être un moindre mal. Dans un premier discours improvisé, Dadis Camara, le chef de l’armée autoproclamé président par intérim, en appelle à l’unité nationale (tous des guinéens !), s’engage à remettre l’économie en marche, à éradiquer la corruption, et à organiser des élections transparentes pour passer le relais à un Président civil démocratiquement élu. « Il l’a dit, qu’il le fasse ! », lance Hassan un peu sceptique. Pour le moment, en tous cas, le chaos semble évité. L’avenir dira si le CNDD (Conseil National pour la Démocratie et le Développement) est à la hauteur de ses ambitions affichées.

C’est donc « bon » ici à Saint-Louis… Meilleur qu’à Conakry sans doute. Il y a le groupe qui s’entraide et se soutient, qui partage tout. Il y a cette musique et son énergie incroyable, comme évidente quand les musiciens répondent en chœur aux slogans de Hassan, puis relancent, rebondissent, aussi simplement et naturellement qu’ils respirent le même air. Pour 10 000 CFA (15 €) par mois, les huit membres du groupe cohabitent dans cette maison qui laisse passer le vent. Ils touchent entre 20 000 et 40 000 FCFA par prestation, ils s’en partagent une partie, en mettent une autre de côté pour subvenir aux imprévus d’un tel ou d’une telle. Ils n’arrivent pas à envoyer d’argent en Guinée. En moyenne, il faut vivre avec 1500 FCFA (2 €) par personne et par jour, car le groupe ne joue pas tous les soirs et, cela, ça ne permet pas le moindre écart.

Et moi alors, un peu naïf et bref témoin de cette situation, je me suis dit que ce serait bien si leurs rêves de grandes scènes, de tournée en Europe, de producteur, d’un deuxième CD bien médiatisé, d’une vie à la hauteur de leur générosité…, pouvaient se réaliser en 2009. Ou même en 2010 ! « Débusqueurs » de talents de tous poils, maisons de disques, programmateurs de festivals, altruistes du monde entier, croyez-moi ! Africa Melody n’attend que vous !


Il est pas beau cet article ? J’espère que ça va marcher. En effet, on a retrouvé le groupe Africa Melody au hasard d’une ruelle. Il a joué en pleine rue et rapidement il y a eu un attroupement. Mes parents étaient sous le charme. Ma mère a dansé dansé. Le lendemain on a été assister à leur prestation dans un bar, « La Taverne ». A noter que durant toutes ces vacances ça a été un peu un pèlerinage sur la route de La Route des Roms : on a logé au Louisianne, on a bu un verre au bord de la piscine du Flamingo, on a fait une photo dans l’avion de l’hôtel de la Poste, on a dansé à contre courant sur la langue de Barbarie.

On est allés aussi à la réserve du Djoudj. Plein d’oiseaux ! Pélicans, notamment. Que de pélicans ! Depuis Yakari et le pélican, je n’en avais jamais vu voler d’aussi près. Ah ça, ça vaut le coup la réserve du Djoudj (l’une des plus grande du monde, ce n’est pas rien).

Thiès. On y est juste passés histoire de récupérer un papier qu'on n'a pas pu récupérer à cause que le commissaire était absent. On l'a attendu un petit quart d'heure à tout hasard. Dans ce coin de la rue il y avait des frères et soeurs (une grande soeur genre 11 ans, deux petites de 5-6 ans et un petit de 3 ans) qui jouaient. Ils dessinaient une maison et un bonhomme avec un bout de charbon sur la route, la maison avec deux toutes petites fenêtres et le bonhomme grand. Le plus petit était en admiration devant les dessins de sa soeur puis il a mis le charbon à sa bouche et il a trouvé ça très mauvais. Ensuite, un grand frère, de 7 ou 8 ans, est arrivé avec un petit ballon. Mais le commissaire n'est pas arrivé. Alors on est allés au Lac Rose.

Le Lac Rose. Sans intérêt. Il est même pas rose. Ma mère y a acheté tout un tas de babioles (des bracelets, d’autres trucs aussi). En général d’ailleurs mes parents ont été de bons clients pour les artisans et les vendeurs ambulants. On a acheté plein de trucs : une statuette, des jours de la semaine en érable, des couverts à salade, un petit vide-poche en osier…

Dakar et ses embouteillages et son espace Thialy avec Pape et Pierre (Gilbert et se femme encore pas là). Et l’île de Gorée et on est rentrés. Voilà, maintenant j’en ai marre de raconter. Bonne année tout le monde et bye-bye !

A noter quand même qu'il y a une nouveauté tout en bas de ce blog: vous pouvez jouer à Pac-Man. Celui-là est très difficile ; je suis prêt à féliciter celui qui arrive à passer le Level 3. Il y aussi Akinator le génie du web, en lien. Je vous conseille de vous amuser avec Pac-Man et Akinator. Au revoir !
Et Amandine se joint à moi pour vous souhaiter une très bonne et heureuse année. Très cordialement,
Hola.