jeudi 11 décembre 2008







C'était la Tabasky à Fatick, mardi. Chez Pape : après des études d'anglais jusqu'en licence à la fac de Dakar, Papa a dû interrompre son cursus suite au décès de son père. Plus d'argent. Depuis il vivotte entre une petite boutique à Saly Niakh Niakhal, des livres qu'il dévore à longueur de journée et un projet d'élevage à Fatick. La Tabasky c'est la mosquée le matin puis les femmes en belle tenue qui préparent le repas jusqu'à l'après-midi très avancé: le mouton que les hommes ont tué en rentrant de la messe. On mange le foi en guise d'amuse-bouche. Dans chaque maisonnée règne un calme proche du reccueillement. On attend. Amandine pile du poivre dans un mortier (notre photo). On attend. Pape fait une sieste, Pape regarde l'éxéguète arabisant qui explique le sens du sacrifice d'Abraham sur la RTS. Des lectures coraniques à la radio, à la télé, dans les rues... Tout est silence, attente. La fête se passe dans cette préparation. Toutes belles se sont faites les femmes, elles qui passent finalement la journée toute entière dans la préparation du plat. C'est prêt. Nous rompons le pain. En 10 minutes c'est envoyé. Préparation du thé. Lavage de boyaux, de poumons, d'intestin grêle (pour une soupe). Défilent des enfants en boubous qui viennent saluer et apportent une cuisse, une côte, un peu du plat : échanges pieux. Les hommes aussi en boubous, après la mosquée avaient fait leur tournée du quartier. La fête de la Tabasky, ce n'est pas vraiment une fête comme on l'entend nous, c'est comme une journée de silence un peu mortelle mais pas du tout pesante, plutôt très appaisante. Et on rentre avec un taximan fou qui conduit comme un fou. On se regarde un DVD complètement zéro (Femme fatale de Bryan de Palma).

Aucun commentaire: